Etre un allié du féminisme #1

Salut à toi, homme cisgenre !

Je viens en paix aujourd’hui, avec pleins de doux conseils dans ma hotte de Mère Noël (un peu en retard) !

Comment être un allié du féminisme ?

Je suis persuadée que toi aussi, tu souhaites aboutir à une équité des genres. J’ai le plaisir de t’annoncer que tu as aussi un rôle à jouer dans la lutte contre le sexisme !

C’est pour cela que je te propose aujourd’hui quelques idées d’actions à mettre en œuvre pour faire de notre monde un endroit un peu moins dégueulasse. 😉

1. N’arrête jamais de t’éduquer

Le sexisme est appris. C’est notre éducation, qu’elle vienne de l’école, de la maison, des média ou que sais-je encore, qui nous a conditionnée à être sexiste.

Le désapprentissage du sexisme est donc un travail sur soi de longue haleine et qui je pense, dure toute la vie. Personne ne peut se prétendre déconstruit.e à 100%, peu importe le genre de ladite personne.

Pour cette raison, je t’invite à toujours t’informer sur le sujet du féminisme (et toutes les autres luttes évidemment) et à rester ouvert.e d’esprit. Moi-même, j’en apprends tous les jours, surtout grâce à mon entourage qui a su m’ouvrir les yeux sur beaucoup de chose. ❤

2. Ne te braque pas quand on te fait une remarque

Pour la même raison que le point précédent, accepte que l’on te fasse des remarques si ton attitude pose problème. Comme personne ne peut-être déconstruit.e en tout point, chacun.e d’entre nous est susceptible de dire ou faire de mauvaises choses. C’est normal, et c’est même humain.e.

Pour prendre un exemple, en tant que personne blanche, j’ai conscience d’avoir intériorisé des stéréotypes raciaux problématiques, et j’ai conscience de profiter au quotidien du privilège d’être blanche dans notre société. Si une personne racisée me fait une remarque, je me dois de l’écouter et d’essayer de comprendre.

Si tu doutes encore de l’existence du « privilège blanc », je t’invite à lire cette BD qui en parle, avec pleins de statistiques intéressantes. 🙂

Il faut accepter que les concerné.e.s nous expliquent en quoi nos dires et/ou nos actes sont problématiques. Je sais, accepter ses torts fait partie des choses les plus difficiles en ce monde. Je sais également que ces remarques ne sont pas toujours dispensées dans la bienveillance, et que cela rend l’information difficilement entendable pour toi.

Essaie néanmoins de mettre ton égo de côté et de garder l’esprit ouvert. Dans la mesure du possible, concentre toi sur le fond plutôt que sur la forme. Et si la personne en face de toi est vraiment trop agressive, tant pis. Met un terme à la conversation et réfléchit tranquillement à la question, de ton côté.

Essaie aussi de comprendre que cela peut être vraiment très usant pour nous de toujours expliquer les mêmes choses. C’est souvent pour cette raison que l’on s’emporte. Le plus énervant, c’est de voir à quel point les hommes ne nous comprennent pas, alors que nous ne demandons que le respect et l’équité.

Si ça peut te rassurer, sache que tout le monde peut proférer des propos sexistes, peu importe le genre.

3. Pitié, ne fais pas pas de « NotAllMen« 

Le « notallmen« , c’est cette tendance à invisibiliser le vécu d’une personne et à déplacer le débat pour que le centre d’attention soit encore et toujours « les hommes » et non pas les violences faites aux minorités de genre.

La situation typique du « notallmen« , c’est lorsqu’une personne (souvent un homme, mais pas que) rétorque à une victime de viol que « tous les hommes ne sont pas comme ça » ou « tous les hommes ne sont pas des violeurs« .

Afin de rassurer inconsciemment ton égo, tu éprouveras peut-être le besoin de dire cela. Peut être même que tes intentions seront bonnes, et que tu souhaites simplement montrer le bon côté des choses pour rassurer la victime…

Peu importe tes raisons, je te conseille vraiment de ne jamais dire cela, car c’est extrêmement impoli et irrespectueux pour la victime. Oui. On. Le. Sait. Bien sur que les hommes ne sont pas tous des violeurs ou des pervers. Nous ne l’avons jamais prétendu.

On ne parle pas « des hommes » en général, mais des violences faites aux minorités de genre. Malheureusement, ils se trouvent que ces violences sont très majoritairement commises par des hommes. C’est un fait que personne ne peut nier.

Faire glisser le débat de cette façon revient encore une fois à placer les hommes au centre de l’attention et invisibilise les violences que nous souhaitons combattre.

Si une personne te raconte son vécu, c’est qu’elle te fait assez confiance pour aborder ce sujet douloureux avec toi. Respecte là en retour, ne minimise pas et n’invisibilise pas son vécu traumatique en lui parlant « des hommes » alors qu’elle voulait te parler de son histoire.

Si tu le souhaites, tu peux visionner cette vidéo très pédagogique de l’Effet Chimpanzé, qui parle du phénomène « NotAllMen », en plus d’aborder le problème du harcèlement de rue.

4. Laisse les concerné.e.s s’exprimer

C’est déjà assez énervant en tant que féministe, de vouloir mettre en lumière des problèmes et de ne pas être écouté.e  ni pris.e au sérieux. Ça l’est encore plus quand on voit que lorsque ce sont des hommes qui parlent de ces problèmes, on les écoute.

Exemple : ici, le YouTuber « le roi des rats » nous expose un problème que vivent les femmes : le cyber-harcèlement, plus précisément sur les mineures. Quand c’est un homme qui en parle, il est écouté et respecté.

Mais quand des femmes ou des jeunes filles en parlent, elles seront très souvent culpabilisées.

A leur âge, elles n’ont rien à faire sur des sites de rencontre !

Elle l’a cherché, quand on ne veut pas être sollicitée, on ne s’inscrit pas sur ces sites !

Il en va de même pour toutes les autres luttes. Quand Gaëlle Garcia Diaz s’est rasé le crâne en soutient à une femme de sa famille atteinte d’un cancer, c’est elle que l’on a écouté dénoncer les discriminations envers les personnes malades. Autrement dit, c’est une personne valide qui prend la parole, et pas directement les personnes concerné.e.s.

Bien évidemment, j’ai conscience que ces deux personnes avaient les meilleures intentions du monde, je les remercie donc d’avoir pris la parole, surtout avec une telle audience.

Je voudrais juste que l’on se recentre un petit peu, et qu’on laisse un maximum la parole aux personnes concerné.e.s. C’est un angle du problème que tu peux envisager dans ton quotidien ! 😉

Face à l’incompréhension de beaucoup de cismecs, c’est vraiment hyper appréciable d’avoir des alliés. Cependant, veille à ce que ta parole n’invisibilise jamais celle des concerné.e.s.

5. Aie conscience de tes privilèges

Être blanc.he, être un homme, être cisgenre, être hétérosexuel.le, être valide etc. donne droit à des privilèges. Je sais bien que cette idée à du mal à passer, mais c’est bel et bien une réalité dont tu dois avoir conscience.

Si tu n’aimes pas le terme « privilège« , imagine alors que « La Vie » est un jeu vidéo. Comme dans presque tous les jeux, il y a des niveaux de difficulté. Pour te faire comprendre la notion de privilège, considère que le réglage « homme blanc cis hétéro valide… » est le niveau le plus facile, celui avec lequel tu accèdera le plus facilement aux récompenses et où tu auras moins d’obstacles sur ta route.

Dans ce jeu, tu ne choisis pas tes caracs au début, elles apparaissent d’elles-mêmes et tu dois faire avec. C’est pas juste, je sais, exactement comme dans la vie. Si tu as la chance de tomber sur « homme blanc cis hétéro valide« , tu auras par exemple beaucoup plus facilement accès aux meilleurs quêtes, et tu gagnera même davantage de pièces d’or pour les avoir completées.

Et oui, il y aura de meilleures joueureuses que toi, même des non-« homme blanc cis hétéro valide » te battront et te surpasseront, car ielles sont simplement meilleures au jeu.

Mais ça ne change pas le fait que le jeu a été plus facile pour toi à la base.

Je trouve cette analogie super, je l’ai trouvé sur le blog d’un militant féministe anglais, mais je ne retrouve pas le lien. Si je mets la main dessus un jour, il apparaitra ici. 🙂

Avoir conscience de ses privilèges est une chose importante, mais elle n’est pas innée, il faut y réfléchir.

Au fond, le privilège blanc, le privilège d’être un homme, hétéro ou d’appartenir à toutes autres normes dominantes, c’est le luxe de vivre dans cette ignorance bohème de ce que vivent les autres.


C’est déjà tout pour aujourd’hui ! Je te le dis direct, il y aura un volume 2 ! Aujourd’hui, j’ai été assez théorique dans le but de reprendre les bases. La réflexion est l’étape la plus importante, il ne faut donc pas la négliger. La prochaine fois, on se penchera plus en détail sur des actions concrètes.

A la semaine prochaine !

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Gaspra dit :

    Salut,
    articles très cool.
    Je voulais te demander si tu peux écrire un article à propos des mots « grosse » et « gros ». Désigner quelqu’un.e avec un de ces mots quand la personne a effectivement des rondeurs c’est un insulte? Et quand la personne assume ses rondeurs? Et pour désigner quelqu’un qu’on aime pas et est en surpoids ?
    Je voudrais savoir ton opinion 🙂

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    1. 3615panda dit :

      Héé coucou toi ! C’est gentil de passer et de commenter ! 🙂 Alors pour le mot gros ou grosse, je ne sais pas si je me sentirais très légitime à faire un article dessus car je ne suis pas vraiment concernée alors je pense que je me sentirais un peu mal à l’aise de le faire. :/ Par contre, les mots en soit de sont pas des insultes du tout, tu peux les utiliser sans soucis. C’est la discrimination que les gens font sur les personnes concernée qui est problématique, pas le mot en soit (exactement comme les mots « gay », « trans », « noirE, « arabe » etc. ne sont pas des insultes). 🙂

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